L’Université François-Rabelais et l’IEHCA l’affirment.
© Institut de France
Deux événements en ce mois de novembre 2013 ont été organisés par l’équipe de l’IEHCA avec l’aide de plusieurs de nos partenaires. Les deux sont en lien avec le dixième anniversaire de l’institut que nous avions célébré l’an dernier.
À cette occasion, j’avais souhaité d’une part donner davantage de visibilité à notre fondation, et d’autre part organiser un événement marquant en lien avec l’Université de Tours sans laquelle nous n’existerions pas.
Pour la fondation cela s’est traduit tout d’abord par l’adoption d’un nouvel intitulé. Elle s’appelle désormais, Fondation Européenne pour le Patrimoine Alimentaire. Et pour marquer cette volonté nous avons décidé de créer un prix François-Rabelais destiné à récompenser « une personnalité pour son œuvre au service de la mise en valeur du patrimoine culturel alimentaire de France ou dans le Monde ».
Désormais, le nom du Lauréat est proclamé en séance solennelle sous la Coupole de l’Institut de France avec les autres prix des Fondations de l’Institut de France. La remise au récipiendaire a lieu fin novembre ou début décembre dans ces mêmes locaux. Si l’an dernier nous avions récompensé en la personne de Massimo Montanari un universitaire Italien indiscutable pour l’ensemble de son œuvre, cette année, le jury dont je fais partie, a choisi de reconnaître un chef français. Et quel choix de plus grande qualité pouvions nous faire que de donner notre prix à Michel Guérard. Inventeur de la cuisine légère, il est aussi un des pionniers, pour ne pas dire un des pères de la Nouvelle Cuisine et, 40 ans après, continue de porter haut les couleurs de la gastronomie française dans son restaurant d’Eugénie les Bains. Mais il mène aussi tout un travail de transmission avec l’ouverture de l’Institut Michel Guérard Cuisine et Santé et la participation aux événements qui contribuent à conserver et transmettre les savoirs.
La remise du prix, le lundi 25 novembre dans la grande salle des séances de l’Institut de France, en compagnie de Gabriel de Broglie, Chancelier de l’Institut et de Jean-Robert Pitte président de notre fondation a été l’occasion de vérifier s’il en était besoin combien ce prix était justifié.
Cette reconnaissance dans un des lieux phares de la culture française contribuait évidemment à faire reconnaître, dans la suite de l’inscription par l’Unesco du repas gastronomique des Français sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité, l’alimentation, la cuisine, la gastronomie comme un art à part entière. Il a d’ailleurs été souligné tant par le Chancelier de l’Institut de France, Gabriel de Broglie que par le Président du jury et de notre fondation, Jean-Robert Pitte, combien il serait souhaitable qu’une des Académies formant l’Institut de France accueille enfin un Chef parmi ses académiciens.
Ce prix a été créé par notre fondation grâce au soutien très actif de la chaîne des Relais & Châteaux qui en soutenant notre action œuvrent à la défense de l’art de vivre à la Française et à la promotion d’une certaine forme de convivialité.
15 jours auparavant, dans la salle Thélème de l’Université François-Rabelais, le Président de l’Université de Tours, Loïc Vaillant entouré de la communauté universitaire et de chefs venant de toute la France remettait le titre de docteur Honoris Causa à quatre grands chefs internationaux : Martin Barasategui, Kiyomi Mikuni, Philippe Rochat, Pierre Wynants.
Donner ce titre à ces chefs portait une symbolique multiple.
Tout d’abord, aucune université française ne l’avait fait jusqu’alors. C’est donc une première et il m’avait semblé qu’il était logique que cette première se fit à Tours. Mais surtout, c’était choisir de reconnaître ainsi des chefs étrangers signifiait que l’Université Française par le biais de l’Université François-Rabelais de Tours, reconnaissait l’alimentation comme une discipline académique. Enfin, cela permettait d’honorer certains de ces très grands chefs qui ont souvent appris en France puis diffusent et défendent la cuisine française dans leur pays d’origine. Le président de notre université le disait très clairement : « Ces titres placent ces chefs au même niveau que des scientifiques, des juristes ou des médecins. Les actes de se nourrir et de cuisiner sont des actes culturels qu’il faut transmettre et enseigner. Par là même, la gastronomie mérite la reconnaissance académique ».
Pour la qualité de ces cérémonies, toujours empreintes de beaucoup de dignités et d’émotion, pour l’importance des personnalités ainsi récompensées, mais aussi pour avoir de ce fait, porté au premier plan de l’Université Française et de la culture l’Alimentation, je me réjouis de ces deux événements et je suis très fier d’y avoir participé.
Je suis aussi très heureux de ces deux cérémonies pour la qualité du contact avec les chefs récompensés.