Le 5 février 2013, j’ai donné dans le cycle des conférences publiques organiser par l’IFM (Institut de la Mode) à Paris une conférence portant sur le rôle des métiers d’art et plus généralement des métiers dans le luxe.
J’ai essaye de montrer tout d’abord par une réflexion sur les définitions, ce qu’était un métier d’art et de réfléchir à l’éventuelle particularité du métier d’art par rapport aux autres métiers. J’ai également interrogé la notion de luxe et d’industrie de luxe.
À partir de ces points, j’ai essayer de montrer qu’à mon avis, la notion de métier d’art repose davantage sur une démarche marketing et de communication que sur une réalité pour beaucoup des entreprises du secteur dit du luxe.
Ci dessous les quelques éléments résumants mon intervention sur le site de l’IFM.
” Un métier d’art ne peut survivre en refusant la technique, et les métiers d’art qui ont survécu sont ceux qui ont accepté de jouer le jeu de l’innovation. D’où le caractère paradoxal d’une époque où on présente souvent les métiers d’art comme un « patrimoine à préserver ».
La mise en valeur des métiers d’art dans le luxe ne résout pas une série de paradoxes. Le luxe n’a pas le monopole de la qualité, non plus que celui du beau : un bon charpentier de marine n’est pas dans le luxe et pourtant il réalise un travail exceptionnel et unique. Les machines à papier ne font pas toutes le même papier : où est la « main » dans ce cas ?
Au XIXe siècle, la rareté n’était pas synonyme de valeur. Le travail de la main n’a commencé à être valorisé qu’à partir du milieu du XXe siècle, avec le goût pour la « pièce unique ». Aujourd’hui, la légitimité d’une entreprise de luxe repose sur son âge et sur sa valorisation des métiers de la main, comme si la partie technique et industrielle était passée au second plan. Selon Marc de Ferrière le Vayer, on peut produire de façon industrielle sans toucher à la qualité et continuer à « industrialiser les gestes » comme on le fait depuis le début du XIXe.”
L’ensemble de la conférence peut être écouté sur le site de l’IFM ou directement en podcast sur iTunes.